La conduite d’une ruche Warré peut varier et demande des subtilités que nous développons en profondeur lors des journées de stages cependant voici les axes majeurs expliqués brièvement. La conduite diffère dans le support de construction des rayons :
Comme expliqué dans les pages précédentes, les barrettes, simples baguettes de bois disposées en haut de chaque élément, offriront le support aux abeilles pour construire leurs rayons. Par la suite, une fois les rayons devenus conséquents, elles les attacheront aux premiers tiers des parois des éléments. Fréquemment, elles vont lier entre eux les différents éléments en construisant au-dessus et en dessous des barrettes, rendant difficile la séparation des éléments. Ce qui n’est pas plus mal pour la tranquillité des abeilles.
Une ruche Warré avec barrettes aura à maturité une colonie établie sur deux éléments minimum dans lesquels on trouvera le couvain, un arc pollinique et des réserves de miel.
Avantages :
- Construction libre des cires, ainsi les abeilles construisent elles-mêmes leurs rayons au rythme qui leur convient, gardant l’essaim sous la forme d’une grappe homogène et non pas partitionnée par des cadres de cires gaufrées.
- Les rayons sont plus grands qu’avec des cadres puisqu’ils sont construits jusque sur les parois de l’élément.
- Méthode respectueuse des abeilles car moins interventionniste, les rayons ne sont pas sortis de la ruche.
- une meilleure communication des abeilles lors de la "danse".
Inconvénients :
- Parfois les abeilles migrent difficilement d’un élément à l’autre, percevant probablement les barrettes de l’élément ajouté comme une barrière et de fait ne construisent pas dans cette extension, surtout lors d'un agrandissement par le bas. Leur hésitation oblige souvent l’apiculteur à diverses interventions permettant à l’essaim de s’agrandir.
- Les éléments se retrouvent soudés car souvent les rayons sont reliés de barrettes supérieures en barrettes inférieures.
Il est possible de sortir un rayon sur barrette. Cependant cela implique de briser les ponts de cire existants contre les parois de l’élément et éventuellement ceux construits sur le dessus des barrettes de l’élément inférieur, dans ce cas la perturbation est importante et remet en question les vertus de cette procédure.
L’apparition des cadres dans la ruche Warré ne s’est produite que par une duplication de la méthode Dadant ou autres ruches à cadres, principalement pour des facilités d’extraction et de contrôle des ruches. Souvent contestée en Warré mais pourtant fréquemment utilisée, cette méthode est justifiable selon les besoins de l’apiculteur et sa capacité à ne pas utiliser les cadres pour feuilleter la ruche tel un livre.
Les Avantages qui ne sont que pour ceux ayant une démarche à mon goût trop interventionniste :
- La possibilité de sortir les rayons de la ruche plus aisément.
- La création d’essaims artificiels de manière plus ciblée en choisissant des cadres de couvain, de pollen et de miel.
- Si les cadres sont filés, une extraction du miel par force centrifuge.
Inconvénients :
- Si présence de feuilles de cires, la grappe se retrouve partitionnée alors même que l’essaim est encore peu volumineux.
- Incitation à l’ouverture de la ruche et à sortir les rayons plus fréquemment.
- L’utilisation de cadres incite à les conserver pour une utilisation ultérieure, il faut donc être vigilant sur la propagation des maladies
- Réduction de la taille des rayons dans une ruche déjà étroite.
Ce demi-cadre, en quelque sorte, a été développé par Giles Denis. Composé d’une barrette horizontale et de deux autres plus petites perpendiculaires à cette dernière.
Les abeilles construisent ainsi dans cet espace et le rayon ne se retrouve pas collé aux parois de l’élément.
Avantages à nouveau dans une démarche interventionniste :
- Pour simplifier les avantages des cadres et des barrettes, à savoir une construction libre des cires et une possibilité de sortir les rayons de la ruche.
Inconvénients :
- Ils peuvent être collés les uns aux autres de la même manière que les barrettes.
- difficile d'avoir un porte rayon robuste
La méthode Japonaise est sans aucun doute la méthode la plus proche des conditions naturelles. La manière européenne dérivée est de placer des barrettes dans l’élément supérieur puis deux barrettes en diagonales des éléments suivants pour offrir un support supplémentaire aux rayons. La procédure Japonaise originelle repose sur des barrettes en diagonales dès le premier élément. La récolte se fait en prélevant l’élément supérieur par le passage d’un fil à couper le beurre ou un couteau entre les éléments.
Avantages :
- L’essaim choisit l’orientation de ses rayons.
- Une construction libre des cires
- Une construction continue des rayons et donc un hivernage facilité pour la grappe puisqu’il n’y a pas de barrettes à passer pour aller d’un élément à l’autre.
Inconvénients :
- si on part d'un point de vue non interventionniste, il n'y a alors pas d'inconvénients.
Les barrettes, cadres ou portes rayons n'ont d'utilité que si vous souhaitez ouvrir la ruche pour "mettre les mains dedans", à partir du principe où vous faites confiance aux abeilles et que vous ne souhaitez pas faire d'essaims artificiels ou autres prélèvements sélectifs, il est préférable de ne mettre aucun support mis à part un plafond ainsi l'intimité des abeilles sera préservée car la ruche ne sera jamais ouverte.
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