Après une présentation de la ruche tronc, voici un tout autre modèle.
Lorsque l'on voit une ruche paille cela ne laisse jamais indifférent. Esthétique et intrigante, peu d'apiculteurs sautent le pas. C'est pourtant l'origine de l'apiculture, les ruches paniers étaient fréquentes pour les professionnels mais aussi dans les fermes.
Autrefois on capturait les essaims, on les mettait dans un panier, à la fin de la saison on soupesait les ruches, la plus lourde était celle qui avait le plus de miel et ensuite une mèche de soufre ou la rivière, dans les deux cas on tuait toutes les abeilles. Aïe, et voilà la première sélection négative...les meilleures colonies étaient massacrées. Puis des ruches pailles en deux parties ont vu le jour, permettant de ne récolter que le miel sans mettre fin à la colonie.
Bref, ce n'était pas très malin comme quoi autrefois ce n'était pas toujours mieux pour faire râler les anciens. Et pourtant cette ruche est un fantastique habitat pour les abeilles. Tout d'abord de part son isolation. Très épaisse, idéalement 5 cm, elle est composée de paille, souvent du seigle ou une plante sauvage des milieux humides : la molinie, certains les réalisent en foin mais elle perd alors de ses propriétés isolantes.
En effet, la paille est creuse ce sont donc de nombreux petits tuyaux remplient d'air qui composent la structure de la ruche, l'air étant le meilleur isolant, les avantages thermiques sont évidents.
Tout comme la ruche tronc, l'intérieur de cette ruche est rugueux et donc plein d'aspérités qui seront bouchées par la propolis. Nous savons désormais que le taux de survie des colonies habitant des ruches aux parois couvertes de propolis est nettement supérieur aux parois lisses (pour ceux qui continuent à gratter le dessus des rayons, comme appris dans les livres ou aux ruchers écoles, vous aurez compris que c'est une grosse erreur). Enfin la paille est respirante, il n'y a donc aucun problème d'humidité. Autrefois recouverte d'un mélange de bouse de vache et de petit lait (si vous le faites trouver un élevage bio), on peut également lui concevoir un abri afin de la protéger des intempéries.
Si vous souhaitez avoir une ruche en paille vous devez être vigilent sur plusieurs points :
- les modèles généralement vendus en magasins apicoles ne sont pas assez épais, ont un volume trop faible et il n'y a aucune traçabilité de la paille. Elles sont justes sympa pour décorer votre salon, rien de plus.
- le volume il vous faut entre 35 et 40 litres cela fait un gros panier, je ne vous cache pas que c'est difficile à trouver.
- il faut connaître la provenance de la paille, celle de seigle est rarement bio, ne vous contentez pas d'un "je ne mets pas de produits" par l'agriculteur, elle est bio ou elle ne l'est pas.
- l'épaisseur idéalement : 5 cm.
Alors comment faire ? Eh bien, il vous faut trouver un vannier, il y en a encore et vous ferez fonctionner l'artisanat !! J'avais fait un stage de vannerie et j'ai demandé par la suite au vannier qui m'a formé s'il était d'accord pour me faire un tel panier. Je voulais de la paille non traitée il a donc ramassé de la molinie, et fait les liens en ronces, ensuite c'est pas mal d'heures de travail !!
Elle fait 5 cm d'épaisseur pour un volume de 40 litres, 30/35 cm de diamètre intérieur. Je l'ai installé dans mon bois, blaireaux, martres etc. sont présents il lui fallait donc une carapace ventilée, réalisée par Jean-François Beaud.
Bien entendu le but de cette ruche est de proposer un refuge aux abeilles, vous l'aurez compris elle ne sera jamais récoltée.
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